Le Christianisme post-réductionniste: un chemin hors de la crise de sens — 7. Conclusion

Jean-Philippe MarceauSymbolic World Icon
December 1, 2023

Dans l’article précédent, nous sommes arrivés à la culmination de cette série d’articles en formulant une solution très directe au nihilisme. Face à la question de la nature intrinsèque des choses, mystère irrésoluble à la fois pour le matérialiste, le naturaliste, le métaphysicien classique païen et le panpsychiste, le Chrétien peut, lui, pointer vers la croix pour enraciner l’ensemble de la création, du potentiel jusqu’aux formes, dans l’amour de Dieu.

Nous avons même décrit la relation entre Dieu et le monde en prenant pour icône la relation entre une mère et son enfant. Une bonne mère veut en effet que son enfant devienne indépendant. Ainsi, pourvu qu’elle remplisse bien son rôle, l’enfant n’aura éventuellement plus du tout besoin d’elle. Paradoxalement, c’est alors qu’il sera le plus à l’image de sa mère. En devenant un humain complet et indépendant, comme sa mère, il deviendra plus apte à aimer et, finalement, plus proche d’elle.

Il en va de façon analogue avec le monde, que Dieu a créé par amour, pour que celui-ci lui soit à la fois distinct et uni dans l’amour. Au lieu de s’imposer comme un tyran ou de se détacher comme un ingénieur, il attire le monde à lui par sa beauté. Il veut que ses créatures soient indépendantes et que, attirées par sa beauté, elles s’approchent librement de lui par désir de lui ressembler.

L'événement crucial, la beauté ultime qui attire toute la création, est évidemment — et paradoxalement — la crucifixion. Comme la beauté du sourire d’une mère dévouée attire son enfant à elle, la beauté du dévouement de Jésus nous attire à lui. Balthasar nous a appris que, tout comme le sourire d’une mère sort amoureusement l’enfant du chaos pour faire de lui un individu, de même le sacrifice de Jésus nous sort amoureusement du mal pour nous rendre semblables à lui. C’est donc le point tournant de l’ensemble de la création, qui est fondamentalement recadrée et recréée dans l’amour de Dieu.

Au premier abord, une métaphysique qui repose ainsi sur l’amour se heurte cependant au problème du mal. Si Dieu est amour, a créé le monde par amour et s’est même sacrifié par amour pour le monde, pourquoi diable y a-t-il toujours tant de mal? Surtout après ce qu’on a écrit sur la prière dans le cinquième article, on pourrait se demander par exemple pourquoi Dieu ne répondait pas davantage aux prières des détenus d’Auschwitz.

C’est une excellente objection et je consacrerai cet article final à y répondre. Je procéderai en deux mouvements. D’abord, je répondrai de façon intellectuelle, en expliquant davantage la relation entre Dieu et le monde pour montrer qu’il n’y a pas de contradiction logique entre la métaphysique chrétienne élaborée dans cette série d’articles et la présence du mal dans le monde.

Mais dans un deuxième mouvement, je dépasserai cette réponse intellectuelle, parce que le problème du mal va chercher sa force principalement dans une intuition morale à laquelle il faut véritablement rendre justice. Ceci nous permettra de clore cette série d’articles en approfondissant le mystère de la croix. Le fait est que la réponse au problème du mal, c’est Pâques. Ce qui nous attend à l'Eschaton, si Pâques est avérée, effacera vraiment toutes les larmes. Soit on peut percevoir cette vérité morale et narrative, soit on ne le peut pas, et les arguments purement intellectuels auront une capacité limitée à ouvrir les yeux du lecteur. Je viserai donc davantage à l’encourager sur un chemin de transformation de sa perception morale et narrative.

Je recommande vivement le court livre de David Bentley Hart, "The Doors of the Sea", sur le sujet. C'est le meilleur traitement de la théodicée que j'ai rencontré, et j’y ferai fortement appel pendant cet article.

Réponse intellectuelle

Côté intellectuel, l’erreur qu’il faut éviter est de penser que si Dieu nous laisse libres de l’aimer ou de le rejeter, il serait en quelque sorte impotent. On comprend, par exemple, qu’une mère doit laisser ses enfants libres de commettre des erreurs pour qu’ils puissent grandir et éventuellement aimer authentiquement. ll en va de façon analogue avec Dieu qui laisse ses créatures libres de commettre des erreurs, même tragiques, pour qu’elles puissent un jour vraiment l’aimer. Mais le risque avec cette analogie serait de penser que Dieu est limité comme une mère l’est, et ne parviendra pas nécessairement à étendre le règne de la nouvelle création à l’ensemble du monde.

Dieu a façonné les créatures à son image afin qu'elles puissent être unies à lui dans une union parfaite dans la liberté rationnelle de l'amour. Pour cette même raison, ce que Dieu permet, plutôt que de violer l'autonomie du monde créé, peut en soi être contraire à ce qu'il veut. Mais il n'y a pas de contradiction à dire que, dans son omniscience, sa toute-puissance et sa transcendance du temps, Dieu peut à la fois laisser à la liberté créée son champ d'action et constituer le monde de telle manière que rien ne puisse l'empêcher de réaliser la béatitude de son Royaume. En effet, nous devons le dire : comme Dieu n'a pas voulu la chute, et pourtant veut toujours toutes choses vers lui-même, l'histoire entière du péché et de la mort est, en un sens ultime, une pure contingence, qui n'est pas en soi désirée par Dieu, mais qui est néanmoins contrainte par la providence à servir son dessein transcendant. Dieu ne veut pas le mal dans le pécheur. Il ne veut pas non plus que le pécheur périsse (2 Pierre 3:9; Ézéchiel 33:11). Il ne place pas le mal dans le cœur. Il ne désire pas le règne convulsif de la mort dans la nature. Mais il ne souffrira pas non plus la défaite dans ces choses.
La providence agit au niveau de ce que Thomas d'Aquin appellerait la causalité primaire : c'est-à-dire qu'elle est si transcendante par rapport à l'opération des causes secondaires — c'est-à-dire des causes finies et contingentes immanentes au royaume des choses créées — qu'elle peut à la fois créer la liberté et aussi assurer qu'aucune conséquence de l'abus de cette liberté ne l'empêchera d'accomplir le bien qu'il entend dans toutes choses.[1]

L'idée est que Dieu est la cause première de tout, et qu'il exerce cette causalité à travers des causes secondaires non compétitives. Il existe plusieurs analogies que nous pouvons utiliser pour tenter de comprendre la distinction entre causalité primaire et secondaire, bien qu'elles soient toutes limitées. Par exemple, lorsque j'utilise un morceau de craie pour écrire sur un tableau, la craie est une cause de ce que j'écris, mais elle est secondaire et non compétitive par rapport à mon intention d'écrire sur le tableau. En bref, j'agis à travers la craie. Mon intention et la craie existent à différents niveaux de réalité et coopèrent dans mon écriture.

Le point que je veux faire ressortir par cet exemple est que mon intention est analogue à une cause primaire et la craie à une cause secondaire. Évidemment, à strictement parler, il s’agit de deux causes secondaires, parce que la cause primaire de tout est Dieu, mais l’exemple aide quand même à comprendre comment Dieu, la cause primaire, peut agir à travers ses créatures, les causes secondaires.

Pour tirer un autre exemple de ce scénario, considérons les diverses cellules musculaires de mon bras. Elles sont également des causes non compétitives et secondaires par rapport à mon intention d'écrire sur le tableau. J'écris à travers mes cellules. Il y a même en fait beaucoup de contingence dans la façon dont mes cellules causent mon écriture. En effet, il y a beaucoup de hasard et on pourrait même dire de liberté, dans la myriade de réactions chimiques qui s'y déroulent, qui sont néanmoins contraintes par mon désir global d'écrire ceci ou cela sur le tableau. Ainsi, en général, les causes secondaires peuvent être contingentes et néanmoins contraintes par des causes de niveau supérieur.

Un autre exemple pertinent peut être pris dans le contexte parental. Il est possible pour un parent expérimenté de convaincre son enfant de faire volontairement ses devoirs, par exemple. Si votre enfant aime vraiment les biscuits et le hockey, vous savez que si votre enfant n'accepte pas immédiatement de faire ses devoirs après avoir été demandé, vous pouvez toujours recourir au hockey ou aux biscuits comme incitations. Le choix réellement libre et contingent de votre enfant est, dans ce cas, une cause de son action de faire ses devoirs, mais ce choix est secondaire par rapport à votre propre désir que votre enfant fasse ses devoirs. Les deux désirs existent, coopèrent et ont un pouvoir causal, mais le vôtre est plus fondamental.

Maintenant, aucune de ces analogies ne permet complètement d'exprimer comment le Créateur agit à travers ses créatures. Tout ce que j'ai mentionné ci-dessus sont des causes créées et secondaires qui existent dans le temps, y compris votre décision de lever le bras ou de faire faire ses devoirs à votre enfant. En contraste, Dieu est non créé, nécessaire, simple, immuable et hors du temps. Il n'a besoin d'aucune délibération, d'aucune prévision. Il n'y a pas de distinction entre sa création du monde et son action dans le monde.[2] Mais j'espère néanmoins que ces exemples suffisent à vous donner une idée de la façon dont l'histoire, pleine de décisions humaines véritablement libres, contingentes et souvent maléfiques, peut néanmoins être ultimement contrainte vers le dessein simple et immuable de Dieu dans la nouvelle création, à savoir Lui-même, le Bien en soi.

Foi

Ceci rend cohérente la foi de Pâques et nous autorise à cultiver une vision chrétienne de l’histoire, où la victoire du Christ ressuscité sur le mal grandit depuis Pâques et sera un jour totale, sans empiéter sur notre liberté. Comme nous l’avons dit dans les chapitres précédents, la nouvelle création grandit et s’étendra éventuellement à l’ensemble du monde.

Jusqu'à cette gloire finale, cependant, le monde reste divisé entre deux royaumes, où la lumière et les ténèbres, la vie et la mort grandissent ensemble et attendent la moisson. Dans un tel monde, notre part est la charité, et notre soutien est la foi, et il en sera ainsi jusqu'à la fin des jours. Quant au réconfort, lorsque nous le cherchons, je ne peux imaginer plus grand que la connaissance heureuse que lorsque je vois la mort d'un enfant, je ne vois pas le visage de Dieu mais le visage de son ennemi. Une telle foi pourrait ne jamais sembler crédible à quelqu'un comme Ivan Karamazov, ni apaiser l'agitation de sa conscience, ni lui donner la paix au lieu de la rébellion, mais ce n'est pas non plus une foi que ses arguments peuvent vaincre : car c'est une foi qui nous a libérés de l'optimisme il y a longtemps et nous a appris à espérer à la place. Maintenant, nous sommes capables de nous réjouir d'être sauvés non pas à travers les mécanismes immanents de l'histoire et de la nature, mais par la grâce ; que Dieu n'unira pas tous les fils de l'histoire en une grande synthèse, mais jugera une grande partie de l'histoire fausse et condamnable ; qu'il ne se contentera pas de révéler la sublime logique de la nature déchue, mais brisera les fers dans lesquels la création languit ; et que, plutôt que de nous montrer comment les larmes d'une petite fille souffrant dans l'obscurité étaient nécessaires à l'édification du Royaume, il la soulèvera et essuiera toutes les larmes de ses yeux — et il n'y aura plus de mort, ni de chagrin, ni de pleurs, ni de douleur, car les choses anciennes auront disparu, et celui qui siège sur le trône dira : "Voici, je fais toutes choses nouvelles".[3]

L'Incarnation est une invasion d'une histoire déchue par une histoire restauratrice. Tout est finalement intégré dans l'histoire de l'Incarnation, mais une grande partie de l'histoire actuelle finit par être condamnée dans cette histoire globale. De plus, si le miracle de Pâques est avéré et qu'un nouveau genre de vie émerge avec le Christ du tombeau, alors toutes les larmes seront vraiment essuyées. La mort est vaincue et la gloire qui nous attend rendra les atrocités d'Auschwitz insignifiantes, ou peut-être même d'une certaine manière participatives.

C'est une déclaration pleine d'espoir et même sévère, mais je pense que c'est une affirmation que la foi soutient. Comme analogie, considérez chaque fois qu'une nouvelle forme de vie est apparue dans la nature. L'émergence de la vie à partir de la simple matière rachète la majeure partie du cosmos qui est simplement matériel ; une plante vaut plus que cent galaxies vides s'écrasant dans l'entropie. De même, l'émergence de la vie consciente vaut toutes les luttes de la vie végétale. Et même si les choses se compliquent au niveau humain à cause de nos péchés, tous les cycles naturels de mort et de vie animale ne valent pas la vie d'un seul saint. Et de même, la revendication chrétienne est que l'émergence de la vie éternelle en Christ rachète toute la vie humaine, avec toutes ses tragédies.

Rejoindre le corps du Christ, devenir un saint, est ainsi s'efforcer de percevoir et de participer à la victoire du Christ. C'est voir qu'un nouveau genre de vie a émergé, et que nous pouvons nous y joindre comme les saints avant nous. C'est comme reconnaître que le monde est inondé et sauter dans l'arche. C'est comme rejoindre les forces alliées en 1944, où la guerre est fondamentalement gagnée, mais où la victoire est encore à consommer pleinement, et où les convulsions des forces mourantes de l'Axe ne font que multiplier leurs atrocités. C'est rejoindre une invasion gagnante.

La foi en la résurrection du Christ nous assure que le jour de la victoire finale viendra, bien que "personne ne connaisse ni le jour ni l'heure, pas même les anges qui sont dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul."(Marc, 13:32) Et jusqu'alors, nous pouvons nous attendre à ce que les forces du mal, parasitaires sur le bien, intensifient encore leur ravage. Le blé et l'ivraie croissent ensemble jusqu'à la moisson. Le livre de l'Apocalypse est très sombre pour cette raison, bien que nous puissions déjà vivre joyeusement dans la Résurrection.

La croix est ainsi un triomphe de l'apatheia divine, un amour illimité et immuable qui nous emporte en lui-même, prenant toute souffrance et toute mort sur lui sans être changé, modifié ou défini par eux, et détruisant ainsi leur pouvoir et nous rendant, par notre participation au Christ, "plus que vainqueurs" (Rom. 8:37). Dieu ne se soumet pas simplement au cycle de la nécessité naturelle ou à la dialectique de la nécessité historique, mais brise le pouvoir des deux, renversant ainsi les anciennes principautés, l'empire immémorial de la mort. Pâques confond totalement les "princes de ce siècle" (I Cor. 2:8) et inverse en fait le verdict qu'ils ont prononcé sur le Christ, révélant ainsi que les pouvoirs cosmiques, sacrés, politiques et civiques de tous ceux qui condamnent le Christ sont devenus tyrannie, mensonge et injustice. Pâques est un acte de "rébellion" contre toute fausse nécessité et toute autorité illégitime ou mal utilisée, toute cruauté et tout hasard impitoyable. Elle nous libère de la servitude et de la terreur devant "l'élément". Elle nous émancipe du destin. Elle triomphe du "monde". Pâques devrait faire de nous tous des rebelles.[4]

L'état résultant pour le chrétien est donc à la fois plus pessimiste et plus optimiste, à la fois plus triste et plus joyeux, que ce à quoi on pourrait s’attendre. Hart cite saint Isaac le Syrien pour nous donner envie de nous laisser transformer :

Qu'est-ce qu'un cœur miséricordieux ? Un cœur enflammé pour toute la création, pour les hommes, les oiseaux, les bêtes, les démons et toute chose créée ; la simple pensée ou la vue de ces choses fait déborder les yeux de l'homme miséricordieux de larmes. Le cœur d'un tel homme est humilié par la puissante et fervente miséricorde qui l'a capturé et par l'immense compassion qu'il ressent, et il ne peut supporter de voir ou d'entendre parler de souffrance ou de chagrin nulle part dans la création. D'où il élève constamment des prières larmoyantes pour que Dieu prenne soin et ait pitié même des brutes déraisonnables et des ennemis de la vérité et de tous ceux qui lui font du tort. Il prie même ainsi pour la famille des reptiles, à cause de cette immense compassion, semblable à celle de Dieu, qui brûle dans son cœur.[5]

Vous pouvez voir dans cette citation que la réponse du Christianisme au problème du mal est plus existentielle qu'intellectuelle, ce qui est normal après tout, puisque le problème du mal est lui-même plus existentiel qu'intellectuel. Ce que le Christianisme offre face au mal est une transformation, une métanoia, opérée par la contemplation de la charité du Christ sur la croix, et par une foi croissante dans le sens de Pâques. Il s'agit d'apprendre à percevoir toute la création comme gémissant et travaillant vers une vie narrative éternelle dans le Logos, seulement temporairement retenue par le péché.

Pour voir le monde tel qu'il devrait être vu, et donc pour voir la vraie gloire de Dieu qui s'y reflète, il faut cultiver la charité, un œil rendu limpide par l'amour. Maxime le Confesseur a enseigné que ce n'est que lorsqu'on a appris à regarder le monde avec une charité désintéressée que l'on voit la véritable essence intérieure — le logos — de toute chose créée, et voit comment cette chose brille de la lumière du seul Logos divin qui lui donne l'être. Mais ce que le chrétien devrait voir, alors, n'est pas simplement une réalité : ni la machine élaborée, bienveillante, élégamment calibrée des déistes, fonctionnant en douceur et efficacement pour accomplir les biens qu'un Dieu bienfaisant et les potentialités intransigeantes de la finitude peuvent produire entre eux ; ni un commerce sacré ou divin entre la vie et la mort ; ni certainement "la nature" dans l'acception moderne et mécanistique de ce mot. Au contraire, le chrétien devrait voir deux réalités à la fois, un monde (pour ainsi dire) à l'intérieur d'un autre : un le monde tel que nous le connaissons tous, dans toute sa beauté et sa terreur, sa grandeur et sa banalité, sa joie et son angoisse ; et l'autre le monde dans sa première et ultime vérité, non pas simplement "la nature" mais "la création", une mer sans fin de gloire, rayonnante de la beauté de Dieu en chaque partie, innocente de toute violence. Voir de cette façon, c'est se réjouir et pleurer à la fois, considérer le monde comme un miroir d'une beauté infinie, mais aperçu à travers le voile de la mort ; c'est voir la création enchaînée, mais belle comme au commencement des jours.[6]

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[1] B. Hart, David. The Doors of the Sea, William B. Eerdmans Publishing Company, Grand Rapid Michigan/Cambridge U.K., 2005. Traduction libre. P. 82-83.

[2] Si vous voulez en apprendre plus sur le sujet, je recommande vivement le livre suivant, du Père Michael Dodds, O.P. Unlocking Divine Action: Contemporary Science and Thomas Aquinas.

[3] B. Hart, David. The Doors of the Sea, William B. Eerdmans Publishing Company, Grand Rapid Michigan/Cambridge U.K., 2005. Traduction libre. P. 103-104.

[4] Ibid., p. 81.

[5] Ibid., p. 59-60.

[6] Ibid., p. 60-61.

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