La perspective du serpent: nudité et ruse

Georges EliasSymbolic World Icon
August 20, 2024

Nous nous sommes intéressés dans l’article précédent au sujet de la connaissance du bien et du mal, et comment cette connaissance diffère lorsqu’elle est le fruit de la tentation ou le fruit d’une fidélité courageuse au Père. De cette manière-là apparaît alors une opposition entre les paroles de Dieu et celles du serpent. Le premier interdit de manger du fruit de cet arbre au péril de mourir, le second les pousse à manger de ce fruit afin de devenir des dieux. Le serpent n’est pas un adversaire si faible que l’on puisse discréditer la perspective qu’il propose comme complètement fausse et passer à autre chose. En effet, ses paroles semblent avoir ensorcelé bien plus qu’Adam et Ève, dans la mesure où une portion conséquente de penseurs (souvent partageant un amour pour l’ésotérique et un dédain pour la tradition) lisent la Genèse en brandissant le serpent comme un héros. Il offre aux Hommes la connaissance libératrice dont ils sont exclus par un Dieu possessif et emprisonnant. La chute n’est plus une conséquence ontologique d’une intégration de ce qui ne supporte pas l’identité, mais une punition du démiurge. Cette lecture va totalement à l’encontre de la raison, comme nous avons pris la peine de le montrer dans l’article précédent. On pourrait dire que cette lecture de la Genèse est faite de la perspective du serpent. Nous proposons alors d’examiner dans cet article les subtilités qui constituent cette perspective.

Une identité, un serpent:

Afin de comprendre la perspective du serpent, un retour au jardin nous semble nécessaire. La première mention que nous avons du serpent nous dit que “Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'éternel Dieu avait faits”.1 Cette phrase annonce déjà la couleur, mais il est très important de mentionner que l’hébreu originel qui a été traduit “le plus rusé” est originellement le mot עָר֔וּם (‘ā-rūm). C’est le même mot qui a été utilisé dans le vers précédent afin de décrire “L'homme et sa femme étaient tous deux nus” עֲרוּמִּ֔ים (‘ă-rūm-mîm).2 À première vue, cette association entre la ruse et la nudité est très étrange: pourquoi dans ce contexte le mot a-t-il été traduit à “rusé”? Il est crucial de réconcilier ces deux aspects du serpent (nudité et ruse) afin de pouvoir comprendre la perspective du serpent. En suivant l’hébreu originel, nous allons commencer par une examination de la nudité.

Heureusement pour nous, Matthieu Pageau traite ce sujet de manière conséquente dans son livre Le Langage de la Création. Il nous dit que la nudité est une image d’un état de nature et de repos.3 L’opposé de la nudité, étant “l’habillement”, nécessite un travail afin de se couvrir et est une image de l’espace, nous dit-il. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi la nudité ferait référence à un état de nature, mais il devient intéressant de constater que cela ferait du serpent “le plus naturel” des animaux. Par “naturel” nous ne voulons pas dire “bon” mais plutôt à l’image du deuxième jour de la création où les eaux sont tout ce qui est manifeste. On pourrait dire que la création nue serait alors cet état d’inondation auquel elle revient plus tard lors du déluge afin d'être renouvelée. L’habillement de la création prend alors place au troisième jour où la terre sèche vient couvrir les eaux.4

Nous avons mentionné plus haut le déluge comme un retour à cet état de nudité à l’échelle macrocosmique. Il est important de garder en tête une telle image, dans la mesure où elle est bien plus terrifiante que ce que l’on pourrait penser d’un retour à l’état naturel (une fantaisie qui serait souvent teintée d’un Rousseauisme implicite). La nature présente donc constamment le risque de se révolter contre les identités qu’elle accueille et de les réduire en potentiel. Cette réalité fait que toute identité qui désire se préserver et se distinguer nécessite un travail constant afin d’éviter de revenir dans cet état naturel de confusion. Cependant, un travail constant est une impossibilité, ce qui explique la nécessité de garder constamment un dialogue vivant avec la nature. De petits retours à l’état de nature empêcheraient un déluge total. C’est en dormant tous les soirs que notre identité est capable de négocier avec la nature, et nous avions proposé précédemment que les rêves sont précisément ce dialogue qui empêche l’ossification de l’identité sans pour autant la noyer (Voir l’article: L’importante intimité des rêves). Comment comprendre le serpent dans cette discussion au sujet de la nature?

La source de l’identité dans l’histoire de la Genèse est Dieu, qui crée l’Homme à son image et souffle dans ses narines: ses ordres pourraient donc être lus comme les principes qui gouvernent l’identité de l’Homme. Une identité ne peut exister qu’en se distinguant de “l’autre” et de ce qui est autour. Dans ce cas-là, l’identité est explicitement incompatible avec l’arbre de la connaissance dont le fruit causera la mort: l’identité de l’Homme perdra son intégrité et distinction en participant à cette identité étrangère. Cependant, le serpent présente une autre perspective, il propose que participer à cette identité ne les tuera pas, mais au contraire qu’ils seront comme des dieux ayant la capacité de connaître le bien et le mal. Cette perspective serait-elle celle de la nature?

Nous avions proposé dans l’article précédent que “le bien et le mal” ne sont autres que la nature (ou le potentiel) lorsqu’elle est perçue du point de vue de l’identité. Il existe dans ce potentiel du corps afin d’exprimer et supporter l’identité dans le monde (une terre fertile, et des fruits comestibles). Cependant, il existe tout autant une terre “stérile” et des fruits empoisonnés qui ne pourront accueillir l’identité, mais au contraire causeront sa dissolution. Du point de vue de l’intelligence, on peut dire que la nature est une confusion de bien et de mal. C’est donc pour cette raison que manger du fruit leur est interdit: le résultat sera une confusion qui dissoudra l’identité. Le serpent quant à lui les pousse vers cette confusion de bien et de mal. En tant que perspective de la nature, il refuse la distinction des identités et désire les noyer dans la confusion caractérisant l’état de potentialité. Cette traction est puissante dans la mesure où une identité est toujours extrêmement limitée. Ce qui existe au-delà des limites de l’identité est toujours bien plus nombreux de ce qui est à l’intérieur. Ce qui manquera toujours à l’identité est l’exhaustivité: elle ne pourra pas contenir toute la nature au sein de son principe.

L’histoire du jardin témoigne de l’importance pour une identité de se séparer de ce qu’elle n’est pas et ne peut contenir: le fruit leur est interdit. Mais de la perspective du serpent—la perspective de la nature et du potentiel—les distinctions ne sont que des impositions artificielles. Pensons au déluge où toute la création est mélangée de manière confuse et indifférenciée: tous se noient dans un océan de confusion. Pour l’Homme, les paroles de Dieu sont le chemin vers la vie et une préservation de l’identité (et même une transformation avec le rôle d’Eve) alors que la perspective du serpent est un chemin vers la mort. Dieu est source de toute identité, le serpent de toute confusion. La mort qui attend Adam, et la dissolution de son identité, est formulée de cette manière “car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.” Une identité dissoute n’est autre que nourriture pour le serpent qui a été maudit à manger poussière pour le reste de sa vie: “tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.”

Ainsi, le serpent apparaît donc comme la perspective opposée à la préservation de l’identité, la dirigeant vers la confusion. Contrairement à ce que l’on pourrait penser aujourd’hui, c’est également la perspective naturelle, celle de la terre et du potentiel, aux yeux desquels les distinctions et limitations n’ont pas d’existence. Dans son livre, Matthieu Pageau nous parle du serpent comme un symbole du temps et du changement. Une identité ne prospère pas qu’en se préservant, mais également en se transformant. Ainsi, l’identité se doit de pouvoir se transformer (accepter de changer ses limitations et distinctions) sans pour autant se noyer dans la confusion.

Si la nudité du serpent est désormais plus intelligible en relation avec son état naturel, il nous reste à illuminer son aspect rusé et intelligent. En effet, au vu de ce que nous avons dit, l’identité semble avoir comme adversaire un état de confusion de la nature provoqué par un changement cyclique. Cependant, formulé de cette façon, cet adversaire ne semble pas être intelligent mais simplement “la traction naturelle vers l’indifférenciation”, une force renommée “l’entropie” par les sciences. Nous proposons d’examiner cette question dans la deuxième partie.

La ruse du serpent:

Lorsque le Christ nous dit “Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes” le grecque original est φρόνιμοι (phronemoi), un mot relié à l’esprit et l’intelligence.5 Comme nous l’avons mentionné précédemment, les traductions de la Genèse ont choisi de nous dire que “Le serpent était le plus rusé de tous les animaux”, et la traduction grecque emploie le même mot qu’on voit plus haut φρονιμώτατος (phronimwatos).6 De ce fait, nous tenons à examiner pourquoi l’adversaire de toute identité n’est peut-être pas un chaos totalement arbitraire, mais un adversaire intelligent et rusé.

Toute identité, en vertu d’avoir des principes hiérarchiquement ordonnés, est susceptible à un renversement total de ses principes. Cela est en grande partie le pouvoir du temps: dans son livre, Matthieu nous dit que le pouvoir du temps est non pas uniquement de transformer une identité, mais de totalement l'inverser.7 Il associe explicitement le pouvoir du temps au serpent dans la mesure où ce dernier est l’agent de la transformation dans l’histoire de la Genèse. Nous cherchons alors à concilier cela avec l’association générale qu’a le serpent avec “l’adversaire” et le pouvoir du mal de manière générale. En effet, il serait difficile d'être confortable avec l’idée que le temps soit le pouvoir du mal en lui-même, et l’adversaire de l’Homme (cela poserait de grandes questions à propos de la motivation de Dieu et Sa création…). Le pouvoir du temps, qui est le changement et dissolution de l’identité, n’est pas mauvais en soi tant qu’il participe à la réalité de manière adéquate. Le changement et la transformation sont nécessaires afin de renouveler une identité et la couronner. Cependant, ce pouvoir, nous proposons, devient l’arme de prédilection de l’adversaire lorsqu’il est perverti en “raison et but” au lieu d’être reçu comme source de renouveau. L’image d’un serpent qui parle est précisément celle de la “raison” qui provient du bas et qui, en étant suivie, détruit et remplace l’identité adéquate. Ainsi, la ruse du serpent, ainsi que son intelligence, sont précisément l’utilisation contrôlée de pouvoirs qui sont généralement naturels (le temps et le potentiel). Le serpent dans l’histoire de la Genèse semble précisément piéger Adam et Ève à suivre le temps et le potentiel comme s’il s’agissait de l’identité suprême: la source de renouveau passe pour la source de l’identité et finit par causer la mort. De cette manière là, on peut alors observer une inversion totale du principe de l’identité. En effet, Dieu, la source de l’identité, interdit de se mélanger avec la confusion entre le mal et le bien, sous risque de mourir, alors que le serpent leur promet qu’ils deviendraient comme des dieux. On voit donc l’inversion totale qui cause le plus bas à devenir le plus haut dans la hiérarchie du serpent. La question qui se pose alors est la suivante: pourquoi une identité tomberait-elle sous l’emprise d’une hiérarchie inversée qui la dirige vers la mort?

En effet, il n’est pas difficile de comprendre que l’inversion totale du serpent va faire de ce qui est rejeté de l’identité (le fruit de la connaissance qui causera la mort) la valeur la plus haute qui cause une transformation divine. La vraie question est pourquoi Adam et Ève tombent dans le piège. Qu’est-ce qui fait que le chemin vers “la mort et la confusion” puisse apparaître comme le plus haut des biens? Nous proposons qu’une des raisons est que ce n’est paradoxalement pas si loin de la vérité. Plus précisément, c’est une parodie de la vérité. Dans la promesse du serpent, le plus haut devient le plus bas, dans la mort se trouve la connaissance de Dieu. Cela nous rappelle sans doute les paroles du Christ dans l’Évangile de Matthieu “Les derniers deviendront les premiers”.8 Le serpent semble également être la rédemption de ce qui est rejeté: le fruit interdit, que l’on met de côté, est finalement élevé au plus haut. “La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l'angle; C'est du Seigneur que cela est venu”.9 Il est alors possible de comprendre davantage pourquoi Adam et Ève tomberaient dans le piège du serpent. Ce que promet le serpent (l’élévation de la mort, l’élévation de ce qui est rejeté) est finalement achevé par le Christ de manière mystérieuse, mais surtout à travers un sacrifice de soi et une adoption volontaire de cette perspective rejetée. Ainsi, les inversions du serpent sont attrayantes parce qu’elles sont une parodie de ce que devrait être le vrai pouvoir divin (rassembler toute la création, même ce qui est rejeté). Nous proposons alors d’examiner la nature de cette ruse, et ce qui en fait une parodie du savoir plus élevé.

Afin de comprendre cette ruse, il est nécessaire de faire une distinction entre “la perspective du potentiel” et celle de l’identité actuelle. Toute identité que l’on pourrait considérer détient une réalité “actuelle” (ce qu’elle peut nommer et actualiser correctement à ce moment) mais également “potentielle” (ce qu’elle manque mais pourrait devenir éventuellement). Cette réalité potentielle pourrait être vue comme une source d’espoir: une identité plus élevée n’a pas encore été atteinte, mais elle pourrait l’être éventuellement. Ainsi, la perspective du potentiel met en lumière tout ce que l’identité actuelle pourrait devenir dans le futur. Cependant, cette réalité qui est perçue in potentia peut également être l’arme de l’ennemi. En effet, dans un déroulement optimal des choses, cette réalité potentielle permet de renouveler l’identité actuelle en gardant l’espoir et la promesse d’une éventuelle réalité plus élevée. Cependant, cette réalité peut aussi être usurpée par l’ennemi afin de dissoudre totalement l’identité. En faisant passer cette réalité potentielle pour la réalité actuelle, l’ennemi piège l’identité à s’enfouir dans le mauvais potentiel bien trop tôt. Cela résulte évidemment en la dissolution de l’identité qui a cru pouvoir intégrer maintenant ce qui aurait dû être réellement une promesse et une espérance. Ainsi, les promesses du serpent que l’identité pourrait intégrer la connaissance du bien et du mal et qu’il en résulterait un savoir divin sont des réalités potentielles utilisées par le serpent afin de piéger Adam et Ève. Il utilise le pouvoir du potentiel (qui est une totalité non manifeste et indifférenciée) et le fait passer pour la réalité eschatologique (totalité actualisée).

La réalité potentielle en elle-même n’est pas fatale pour l’identité, mais au contraire existe afin de la renouveler et la transformer. Dans ce potentiel-là existent les réflections de réalités plus élevées vers lesquelles l’identité pourrait se transformer. Cependant, la transformation en une autre identité nécessite du temps, et c’est pourquoi ces réflexions de réalités plus hautes dans le potentiel devraient rester des sources d’espoirs, de rêves… Cependant, il n’est pas si difficile de s’imaginer comment une identité pourrait être piégée par cette réalité potentielle lorsque cette dernière devient révolutionnaire. En effet, ce qu'une révolution du bas nécessite est une vision plus haute (un rêve, une utopie) qui puisse intégrer ce qui est rejeté par l’identité actuelle. Enfin, la révolution consiste à agir sur cette vision à l’instant, et à contre-courant de l’identité actuelle. Ce qui en suit n’est pas l’incarnation de cette vision idéale désormais capable d’inclure et d’intégrer plus de phénomènes. Ce n’est pas en promettant à Adam et Ève un savoir divin que l’arbre de la connaissance est soudainement devenu comestible pour eux. Il s’agissait d’un piège afin de les faire descendre dans un monde de chaos, confusion et désintégration. L’appât était cette vision plus élevée où leur identité pourrait inclure même cet arbre de la connaissance, donc une vision où l’identité pourrait même intégrer son ennemi.

Ainsi, lorsque Ève donne la parole aux animaux, elle donne la parole au corps, la nature, le potentiel. Ce dialogue permet d’avoir la perspective du potentiel qui pourrait transformer l’identité d’Adam sans la détruire.10 En laissant les animaux parler, le système de noms qu’Adam donne aux animaux peut alors être “révisé” afin d’accommoder ces nouveaux faits. Cependant, lorsque Ève parle au “plus rusé/nu des animaux” ce n’est pas une légère révision de l’identité qui est requise mais une inversion totale, comme on l’a vu. Bien évidemment, la ruse du serpent est de faire croire que cette inversion est non seulement souhaitable mais le plus haut des biens. En effet, la vision qu’il propose se présente comme plus élevée dans la mesure où elle est capable d’intégrer ce qui était rejeté par l’identité précédente. Écouter la perspective du serpent ainsi que les promesses qu’il fait pourrait permettre à l’identité de comprendre ses limites mais également les tactiques de son ennemi. Cela est bien évidemment différent de suivre le serpent, une action qui permettra à l’ennemi de prendre le contrôle.

Conclusion:

Ainsi, nous avons pu voir que le serpent en tant que “plus nu des animaux” était la perspective de la nature, et par extension celle du potentiel informe. Toute identité doit alors faire face au serpent qui habite ses périphéries. Cela est d’autant plus le cas parce que derrière cette apparente confusion serpentine se cache une intelligence secrète qui inverse l’identité en sa faveur. Cette inversion repose sur la capacité du serpent à utiliser le “pouvoir du potentiel” afin de piéger l’identité actuelle. “On espère un jour pouvoir se joindre à ce qui est contre nous, lorsque nous serons effectivement transformés plus haut et plus proche de Dieu”. Telle est l’espérance que pourrait offrir la réalité potentielle. Mais le serpent leur fait croire qu’ils pourraient se joindre à leur ennemi maintenant au sein d’un savoir divin, mais sans devoir passer par aucune transformation. Bien évidemment sans transformation, leur identité ne peut en aucun cas assimiler l’ennemi, ce qui va causer une chute dans le monde de la mort pour la simple raison que l’identité n’est plus totalement supportée par son potentiel. Cette révolution du potentiel résume parfaitement l’alliance de la nudité et de la ruse: ce qui se cache derrière la perspective du potentiel est une identité secrète qui n'attend que de remplacer l’identité actuelle.

Cet article n’est évidemment pas une étude exhaustive du symbolisme du serpent, mais une exploration précise du problème de la ruse et la nudité afin de mieux comprendre le péché originel.

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[1] Genèse 3:1

[2] Genèse 2:25

[3] Pageau, Matthieu “The language of Creation: Cosmic Symbolism in Genesis: A commentary”, 2018, 225

[4] Ibid., 119

[5] Matthieu 10:16

[6] Genèse 3:1

[7] Pageau, Mathieu “The language of Creation: Cosmic Symbolism in Genesis: A commentary”, 2018 à 116

[8] Ibid., 20:16

[9] Ibid., 21:42

[10] The Language of Creation | Matthieu Pageau | EP 292https://www.youtube.com/watch?v=8R-vkbxX8r4&t=3161s

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