Cet article est le deuxième d’une série sur le christianisme post-réductionniste, position qui a émergée pendant les dernières années dans le monde symbolique. Dans l’article introductif qui précède celui-ci, nous avons fait un survol mythologique de la situation et nous avons annoncé que nous tournerions maintenant notre attention vers le matérialisme et les raisons de son échec. Cela mettra la table pour une discussion subséquente sur le retour de la métaphysique classique et ultimement de la métaphysique chrétienne, dans une nouvelle articulation post-réductionniste.
Pour être clair : intellectuellement, le matérialisme est mort. C’est-à-dire que l'ancien projet de réduire les humains à de la simple matière a échoué. Dans les sciences cognitives, rares sont ceux qui prennent encore au sérieux l'idée que l'esprit humain n'est ultimement qu'une question de particules physiques.
Plusieurs raisons expliquent pourquoi le matérialisme a perdu autant de terrain. Certaines sont des arguments philosophiques, d'autres des difficultés dans les sciences empiriques. Nous pouvons les classer grossièrement en objections venant du haut et en objections venant du bas.
Le but de cet article est de passer en revue ces objections. Nous réserverons au prochain article les solutions à ces objections, telles que formulées par la tradition métaphysique classique.
Tournons-nous d'abord vers les objections issues des sciences cognitives, et en particulier de considérations sur la conscience humaine.
En philosophie, David Chalmers s'est fait connaître en défendant des arguments contre la réductibilité de la conscience phénoménale.[1] Par “conscience phénoménale”, il entend parler de nos expériences comme nos sensations, émotions, etc. Autrement dit, il parle de l’effet que cela fait de voir une couleur vive, ou de se frapper l’orteil, ou de tomber en amour, pour donner quelques exemples.
D’abord, en s'appuyant sur des travaux antérieurs réalisés par Frank Jackson, il nous demande d'imaginer une scientifique du nom de Mary qui passe toute sa vie dans une pièce en noir et blanc, mais qui consacre tout son temps à étudier la vision des couleurs.[2] Elle connaît tout ce qu'il y a à savoir sur la physique, les neurosciences et la psychologie de la perception. Autrement dit, elle a accès à toutes les connaissances matérialistes sur la vision des couleurs. Cependant, elle ne voit jamais rien d'autre que du blanc et du noir.
Imaginons maintenant que Mary quitte sa pièce en noir et blanc et voit une pomme rouge vif pour la première fois de sa vie. Mary apprend-elle alors quelque chose de nouveau sur le rouge ?
Chalmers nous dit que oui : aucune connaissance matérialiste n'a vraiment permis à Mary de savoir ce que c'est que de voir du rouge. L'esprit humain peut avoir des expériences, comme la perception du rouge, qui échappent aux théories matérialistes.
Un autre argument célèbre utilisé par Chalmers est celui du spectre inversé, originellement défendu par Sydney Shoemaker.[3] L’idée est d’imaginer une créature matériellement identique à vous, jusqu’à la dernière particule, mais dont les expériences phénoménales de couleur sont inversées. Imaginez par exemple que quand vous voyez une tomate bien mûre et que vous faîtes l’expérience de rouge, votre clone fait l’expérience de ce qui est pour vous du vert. Et inversement, quand vous regardez du gazon bien en santé et que vous faites une expérience de vert, votre clone fait une expérience de ce qui est pour vous du rouge. Et ainsi de suite, pour toutes les couleurs, de façon à ce que l’inversion soit complètement symétrique.
Ainsi, quand vous et votre clone voyez du gazon, vous dîtes tous deux qu’il est “vert”, même si votre expérience phénoménale est inversée. Et de même, quand vous regardez tous deux une tomate mûre, vous dîtes tous deux qu’elle est “rouge”, mais vous avez une expérience phénoménale inverse. Vous êtes comportementalement identiques.
Maintenant, le point n’est pas de dire qu’un tel clone existe réellement ou puisse même exister, mais plutôt que le matérialiste n’est même pas capable de participer à la discussion. Pour un matérialiste, il est simplement impossible de vous distinguer de votre clone, parce que nulle part dans l’exercice ci-haut n’avons-nous besoin de briser ni même d’invoquer les lois de la physique. C’est que, parce que le métaphysicien matérialiste a évacué la conscience du monde pour ériger sa théorie, il est maintenant incapable de parler de situations tout à fait intelligibles, comme cette inversion de spectre de la couleur.
Chalmers a d'autres arguments, et il y a de nombreux débats autour de chacun d'entre eux, mais l'ensemble du dossier illustre le fait que, en philosophie de l'esprit, le réductionnisme matérialiste continue de perdre des adeptes. Pour le dire simplement: la conscience phénoménale est quelque chose dont on veut parler, mais on constate que le matérialisme en est incapable.
Un autre aspect de l'esprit humain s'est avéré irréductible : la rationalité. C'est une observation très ancienne. C'est notamment l'un des thèmes majeurs des dialogues de Platon. Si nous essayons de réduire la rationalité à quelque chose de fondamentalement non rationnel, nous perdons rapidement la rationalité elle-même.[4]
Le cœur de l'argument est que si la rationalité est finalement quelque chose de non rationnel, comme les neurones par exemple, alors notre rationalité en tant que telle est compromise. Toutes nos raisons, y compris celles employées par les réductionnistes pour plaider en faveur du réductionnisme, sont ainsi mises en danger. Par conséquent, si le réductionnisme était vrai, nous n'aurions aucune base rationnelle pour être réductionnistes.
Fait intéressant, ce problème, jadis principalement mis en avant par les philosophes anciens et médiévaux, est réapparu en sciences cognitives au cours des dernières décennies. John Vervaeke et Dan Chiappe, par exemple, formulent un argument similaire dans le contexte même des sciences cognitives.[5] En fin de compte, "parce que la science opère derrière le Voile de la Raison, il est douteux que nous puissions aller au-delà de la rationalité pour expliquer sa genèse".[6]
Ils ancrent leur argument sur un aspect de la rationalité, à savoir la capacité de juger de la pertinence. Notre rationalité, entre autres choses, doit faire des choix logistiques. Nous sommes confrontés à une explosion combinatoire de possibilités, et nous devons nous concentrer sur une fraction infime d'entre elles. C'est vrai pour notre perception, par exemple, lors de la lecture de ces lignes. Une immense quantité d'informations doit être ignorée. La sensation de votre chaise contre votre dos, le bruit ambiant dans votre pièce, presque tout sur cette page à l'exception de quelques centimètres carrés — tout doit être négligé. Et même dans ces quelques centimètres carrés, vous ne voulez pas considérer chaque millimètre, chaque contour de chaque lettre, et ainsi de suite.
La même logique s'applique aux théories scientifiques. Vervaeke et Chiappe se réfèrent aux travaux antérieurs de Carl Hempel[7] et Hilary Putnam[8]. Hempel soutient que la rationalité ne peut être réduite à une théorie scientifique spécifique car ces théories présupposent elles-mêmes la rationalité pour juger des conditions pertinentes nécessaires à leur application. Par exemple, afin d'appliquer les lois de la gravitation de Newton, nous devons utiliser notre rationalité pour juger d'un nombre infini de conditions. Si nous essayons de prédire le temps qu'il faut à une balle pour rouler sur un plan incliné, nous devons nous assurer qu'il n'y a pas trop de vent, qu'aucun aimant n'interfère avec la balle, qu'aucun chien n'obstrue le chemin de la balle, et ainsi de suite. En fin de compte, l'idée est que :
il appartient à l'utilisateur rationnel de la théorie de déterminer si une application particulière d'une théorie est justifiée. Les théories ne sont pas des algorithmes qui déterminent leurs propres conditions d'application. Au lieu de cela, elles présupposent un homoncule rationnel dont les jugements de pertinence peuvent compléter les théories en déterminant les conditions pertinentes pour leur application.[9]
En général, cela illustre toute une classe d’arguments qu’on peut formuler contre les réductionnistes. Quand quelqu’un tente de réduire la rationalité à quelque chose de non rationnel comme une théorie par exemple, on peut systématiquement dénicher un homoncule rationnel qui est en vérité nécessaire pour faire le travail, comme de juger l’applicabilité de la théorie en question, pour reprendre le même exemple. C’est exactement le genre d’argument que Platon formulait il y a 2500 ans, mais ce qui est percutant ici c’est que les arguments arrivent aujourd’hui des sciences elles-mêmes.
De plus, il s'avère que dans les sciences cognitives appliquées, la tentative de réduire l'esprit humain au cerveau ne porte pas autant de fruits qu'espéré. Au contraire, il est bien plus fructueux de cultiver ce qu’on appelle “l’émergence” de propriétés irréductibles.
Ce qui semble fonctionner le mieux pour créer des machines intelligentes, par exemple, est de leur donner des corps puis de les placer dans un monde où elles peuvent agir. Un peu comme un enfant.
Et c'est grâce à cet apprentissage actif et incarné que la machine devient intelligente. C'est ce type d'observation qui conduit des chercheurs comme Evan Thompson[10] et Rodney Brooks[11] à affirmer que l'esprit n'est pas réductible au cerveau, mais est incarné dans un corps qui agit dans un environnement.
Par exemple, le domaine de la vision numérique a fait des bonds prodigieux ces dernières décennies grâce à cette méthodologie.[12] Nous commençons par donner à notre ordinateur des yeux, c'est-à-dire que nous lui donnons un certain nombre de pixels en entrée. Ce peuvent être des pixels qui formeront des images de chiens ou de chats, par exemple.
Ensuite, nous donnons aussi une bouche à notre ordinateur : nous lui donnons la capacité de dire ce qu'il voit, dans ce cas un chien ou un chat. Enfin, pour connecter intelligemment ces yeux à cette bouche, nous lui donnons aussi un cerveau artificiel.
Ce corps rudimentaire nous permet alors de faire agir notre ordinateur dans un petit monde simple. Nous lui montrons une photo d'un chien ou d'un chat, et il nous dit s'il voit un chien ou un chat. Si sa réponse est correcte, nous le récompensons en renforçant la configuration actuelle de son cerveau artificiel, et nous faisons le contraire s'il se trompe. C'est un peu comme la manière dont les enfants apprennent à voir. Et étonnamment, avec un nombre suffisant de répétitions, l'ordinateur deviendra presque aussi bon qu'un humain pour distinguer un chien d'un chat. Dans la littérature scientifique, on dit que la vision "émerge".
Le plus intéressant dans ces recherches est qu'elles montrent que l'esprit n'est pas réductible au cerveau, contrairement à ce que croit le matérialisme. Nous ne pouvons pas réduire la perception des chats et des chiens à un programme dans un ordinateur.
Au contraire, nous devons considérer la chose au niveau d'un agent irréductiblement incarné dans un corps et actif dans un environnement. Si nous changions la manière dont les pixels arrivent à l'ordinateur par exemple, ou si nous modifiions significativement son environnement lui-même, il devrait réapprendre à voir. Son cerveau artificiel ne suffit pas à expliquer sa vision. Et si l'ordinateur n'agissait pas dans un environnement, sa vision n'émergerait tout simplement pas. Son corps, son environnement et son activité sont constitutivement importants. C'est à ce niveau que les chercheurs localisent de manière irréductible la vision.
Prenons le temps ici d’adresser une objection commune: le matérialiste ne pourrait-il pas toujours réduire la vision à la matière, mais pas seulement la matière du cerveau? C’est-à-dire, ne pourrait-il pas réduire la vision au cerveau, au corps et à ce qui est perçu dans l’environnement?
Il faut faire attention aux détails ici, qui ne seront peut-être pas évidents pour un lecteur qui n’est pas complètement un matérialiste réductionniste dans sa pensée. C’est que, dans le matérialisme réductionniste, les relations n’ont pas de réalité propre. Ce qui existe réellement et ce qu’il faut fondamentalement étudier, ce sont des particules. Les relations sont secondaires et en ce sens illusoires. Ainsi, quand des chercheurs comme Thompson et Brooks considèrent les relations entre le cerveau, le corps et l’environnement comme étant non-réductibles, on a affaire à une toute autre position.
Une autre façon de voir la chose, c’est qu’il n’y a rien comme “l’émergence” pour un matérialiste. Ce qui existe aux niveaux supérieurs de la réalité est fondamentalement une conséquence prévisible et non-intéressante des niveaux inférieurs de la réalité. Sans doute que plusieurs informaticiens ne se rendent pas compte qu’ils abandonnent le matérialisme réductionniste en cherchant à faire émerger la vision dans des relations et en traitant ces relations comme irréductibles, mais c’est bien ce qu’ils font.
Comme on le verra, ce nouveau genre de naturalisme non-réductionniste est beaucoup plus proche de la métaphysique classique de Platon et Aristote que du matérialisme du 19ème siècle, et c’est pourquoi il horripile les matérialistes.
Jusqu'à présent, nous avons attaqué le matérialisme par le haut, en utilisant des arguments provenant de considérations sur l’esprit. Mais il s'avère qu'il y a aussi des problèmes venant du bas.
Un gros problème pour le matérialisme est l'état actuel des connaissances en physique fondamentale. Le matérialisme repose sur l'idée de réduire tout aux plus petits constituants de la matière. Ce que nous trouverions au niveau le plus bas du monde seraient des particules stables auxquelles tout serait finalement réduit.
Cela faisait du sens dans le contexte scientifique de la Renaissance, mais au cours du siècle dernier, les découvertes à l'échelle quantique ont rendu cette position très difficile à maintenir. Bien qu’il y ait de nombreux débats en philosophie de la physique aujourd’hui, l'interprétation de Copenhague, toujours dominante, affirme que ce que nous avons découvert au plus bas niveau de la physique ne sont que des champs potentiels, et non des particules stables.[13]
C'est-à-dire que nous ne pouvons même pas prédire ce qui arrive aux particules physiques fondamentales si nous les considérons comme les corpuscules stables que le matérialiste espérait trouver. Elles doivent être conçues comme reposant sur des ondes probabilistes, quelque chose de profondément non matériel. Les matérialistes se sont donc fait couper l’herbe sous le pied.
Maintenant, comme mentionné précédemment, ce n'est pas comme s'il y avait une harmonie complète en philosophie de la physique. En fait, de nombreux physiciens évitent même simplement les débats, choisissant simplement de "se taire et calculer", tant le malaise est palpable.[14] Dans une culture matérialiste, il est très difficile de faire sens des comportements probabilistes des événements quantiques.
Il est également vrai qu'il y a des physiciens et des philosophes de la physique qui tentent de défendre des interprétations non probabilistes, comme l'interprétation des multivers,[15] mais ces interprétations font face à de sérieux défis théoriques et empiriques[16] et sont donc minoritaires. En général, bien que les physiciens puissent être en désaccord sur la théorie exacte qui devrait être utilisée pour interpréter les phénomènes quantiques, leur caractère probabiliste est admis.
Et, au final, les désaccords en philosophie de la physique ne font que rendre la situation plus problématique pour le matérialiste, qui devrait se prononcer clairement sur la situation. Si un physicien peut simplement "se taire et calculer", le philosophe matérialiste ne peut se permettre ce luxe. S'il prétend réduire tout, il doit nous dire de manière convaincante à quoi il veut tout réduire.
Un autre sérieux problème pour ceux qui tentent de tout réduire à la physique est que l'ontologie de la physique est en fait vide. David Chalmers fait appel à Bertrand Russell à cet effet :
[L]a théorie physique ne caractérise ses entités de base que de manière relationnelle, en termes de leurs relations causales et autres avec d'autres entités. Les particules de base, par exemple, sont largement caractérisées en termes de leur propension à interagir avec d'autres particules. Leur masse et leur charge sont spécifiées, bien sûr, mais une spécification de masse revient finalement à une propension à être accélérée de certaines manières par des forces, et ainsi de suite [...] La référence au proton est fixée comme la chose qui cause des interactions d'un certain type, qui se combine de certaines manières avec d'autres entités, et ainsi de suite ; mais qu'est-ce que la chose qui cause et combine ? Comme le note Russell,[17] c'est un sujet sur lequel la théorie physique est silencieuse.[18]
En lisant ceci, un contre-argument courant peut surgir. Et si les physiciens découvraient un jour que les électrons sont en fait composés d'autres particules, disons X et Y ? Cette découverte ne dévoilerait-elle pas alors la nature intrinsèque de l'électron, c'est-à-dire une combinaison de X et Y, contrairement à l'affirmation de Russell ?
Cependant, ce contre-argument ne répond pas au problème central, car faire référence à X et Y ne fait que déplacer le problème et n'éclaire pas la nature intrinsèque de l'électron. En effet, le point de Russell s'appliquerait alors directement aux particules X et Y, plutôt qu'à l'électron. Ces particules X et Y seraient elles-mêmes connues uniquement de manière extrinsèque, comme des entités abstraites adhérant à certaines lois. De plus, l'électron lui-même, une combinaison de particules connues extrinsèquement, ne serait connu que de manière extrinsèque.
Ainsi, nous observons que l'argument de Russell demeure valide, quel que soit le niveau de résolution de la théorie physique utilisée. L'essentiel de l'argument est que la science physique se limite intentionnellement à étudier uniquement les relations entre des entités abstraites, sans jamais s'aventurer dans le domaine de l'ontologie. En d'autres termes, la physique s'abstient de discuter de la nature intrinsèque des entités qu'elle étudie, se concentrant plutôt sur leurs propriétés extrinsèques.
Cela, cependant, pose un défi significatif pour le réductionnisme. Comment pouvons-nous réduire le mental au physique si, finalement, nous n'avons même pas une compréhension superficielle de ce qu'est véritablement le physique ?
En bref, c'est à cause d'arguments de ce type, des sciences cognitives en haut et de la physique en bas, que le bateau matérialiste prend l’eau. Et en réponse, nous voyons un retour des idées classiques à la fois en philosophie et en science.
Platon, Aristote et Saint Thomas d'Aquin, par exemple, défendaient des positions non réductionnistes, ne cherchant pas à tout réduire au niveau le plus bas possible, et beaucoup les revisitent maintenant pour cette raison. Edward Feser, un philosophe catholique, a même écrit un livre intitulé “Aristotle’s Revenge” (La revanche d'Aristote).
Lorsque les physiciens modernes parlent de potentiel au fondement de la physique, pourraient-ils parler du potentiel d'Aristote ? Ou lorsque les roboticiens parlent de l'émergence de propriétés irréductibles et incarnées comme la vision, pourraient-ils parler des formes platoniciennes ? Dans le prochain article de cette série, nous verrons que oui. Cela mettra la table pour les articles subséquents où nous passerons de cette nouvelle formulation post-réductionniste de la métaphysique classique à une formulation post-réductionniste du christianisme.
Prochain article: Recouvrer la métaphysique classique
[1] Chalmers, David J. The Conscious Mind: In Search of a Fundamental Theory. Oxford Paperbacks, 1996.
[2] Ibid., 103-104, 140-146
[3] Ibid., 99-101.
[4] Voir, par exemple, Lewis, C.S. Miracles. Harper Collins, [1960] 1996, chapitre 3, ou La République de Platon.
[5] Chiappe, Dan L., and John Vervaeke. "Fodor, Cherniak and the Naturalization of Rationality." Theory & Psychology 7.6 (1997): 799-821.
[6] Ibid., 813. Traduction libre.
[7] Hempel, Carl G. "Provisoes: A Problem Concerning the Inferential Function of Scientific Theories." Erkenntnis 28.2 (1988): 147-164.
[8] Putnam, Hilary. Renewing Philosophy. Harvard University Press, 1995. Putnam, Hilary. "Why Reason Can't Be Naturalized." Synthese (1982): 3-23.
[9] Chiappe, Dan L., and John Vervaeke. "Fodor, Cherniak and the Naturalization of Rationality." Theory & Psychology 7.6 (1997): 799-821. Traduction libre.
[10] Thompson, Evan. Mind in life: Biology, Phenomenology, and the Sciences of Mind. Harvard University Press, 2010.
[11] Brooks, Rodney A. "Intelligence Without Representation." Artificial Intelligence 47.1-3 (1991): 139-159.
[12] Pour une introduction, voir O’Mahony, Niall, et al. "Deep Learning vs. Traditional Computer Vision." Science and Information Conference. Springer, Cham, 2019.
[13] Schlosshauer, Maximilian, Johannes Kofler, and Anton Zeilinger. "A Snapshot of Foundational Attitudes Toward Quantum Mechanics." Studies in History and Philosophy of Science Part B: Studies in History and Philosophy of Modern Physics 44.3 (2013): 222-230.
[14] Kaiser, David. "History: Shut Up and Calculate!." Nature News 505.7482 (2014): 153-155. Johansson, Anders, et al; "“Shut Up and Calculate”: the Available Discursive Positions in Quantum Physics Courses." Cultural Studies of Science Education 13.1 (2018): 205-226;
[15] Vaidman, Lev, "Many-Worlds Interpretation of Quantum Mechanics", The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Fall 2021 Edition).
[16] Bell, John S. "On the Einstein Podolsky Rosen Paradox." Physics Physique Fizika 1.3 (1964): 195.
[17] Russell, Bertrand. The Analysis of Matter. Kegan Paul, 1927.
[18] Chalmers, David J. The Conscious Mind: In Search of a Fundamental Theory. Oxford Paperbacks, 1996, p. 153. Traduction libre.
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