Une exploration de l’espace avec Jordan Peterson et Matthieu Pageau

Georges EliasSymbolic World Icon
January 29, 2024

Il n’est désormais un mystère pour personne que Dr. Jordan Peterson a joué un rôle central dans la récente redécouverte d’un monde symbolique, qui s’est transformé en un monde Chrétien pour un grand nombre. Cela est simplement un constat, indépendamment du ressenti qu’on pourrait avoir à son égard. S’il serait intéressant de s’attarder sur ses talents d'orateur, son vécu et son expérience de clinicien, c’est la relation entre sa psychologie et la métaphysique qui fera le sujet d’étude de cet article. Une psychologie qui n’est pas ancrée dans une métaphysique est très dangereuse: si la relation entre la réalité et l’âme humaine n’est pas claire, quel garanti que le développement personnel n’est pas une simple fantaisie? C’est pour cette raison que le travail de Peterson sera comparé aux catégories métaphysiques proposées par Matthieu Pageau dans son livre Le Langage de la Création (The Language of Creation).

La contemplation de principes opposés est au centre de la perspective symbolique et il est parfois facile de s’y perdre. Dr. Peterson considère l’ordre et le chaos comme étant les principes manifestés par l’opposition du féminin et du masculin ou du Yin et du Yang. En s’appuyant sur le corpus biblique, Matthieu Pageau préfère utiliser les catégories du Ciel et de la Terre qu’il associe également avec le masculin et le féminin. Durant leur conversation sur Youtube, ce désaccord s’est manifesté mais est apparu uniquement comme une différence sémantique: l’opposition entre l’ordre et le chaos serait donc la façon de Dr. Peterson de parler du ciel et de la terre.[1] Cependant, cet article a pour but de contester cela, et proposer plutôt que l’ordre et le chaos seraient mieux appréhendés par une autre paire d'opposés proposée dans le livre: l’espace et le temps. Cet article se limitera au sujet de l’espace afin d’examiner ses différents aspects.

Le champ de l'expérience:

Afin de comprendre ce que Dr. Peterson entend par l’ordre et le chaos, il est d’abord important de rappeler la distinction qu’il fait entre le monde comme une place d’objets et le monde comme un forum pour l’action.[2] La conceptualisation du monde comme “une place d’objets” provient d’un désir de certitude et de contrôle qui vient avec ses avantages. On est content que les ingénieurs qui construisent nos ponts fassent en sorte qu’il n’y ait aucune chance qu’ils s’écroulent: une telle action nécessite une volonté de contrôler le processus et une attention à tous les détails afin d’éliminer toute incertitude à propos de la stabilité. Le problème ne vient que lorsque cette approche, valide pour un problème spécifié et bien défini, devient notre approche à l’existence de manière générale. En effet, l’existence n’est pas un problème bien défini, mais le défi est plutôt de s’orienter judicieusement afin de pouvoir se soucier des problèmes qui pourraient être bien définis et résolus à notre échelle. En effet, on pourrait croire de prime abord que nos problèmes existent de manière évidente n’attendant qu'à être résolus, mais un petit exercice d’introspection mettrait cela en question. Les problèmes dont on pourrait se soucier à chaque instant sont indéfiniment nombreux mais également indifférenciés, et ce n’est qu’après être orienté vers un but que des problèmes spécifiés saillissent.  Le mode d’attention détaillé qui s’en charge, et la métaphysique qui l’accompagne (le monde comme une place d’objets) reposent alors sur un processus d’orientation plus primordial qui se charge de sélectionner et cadrer les problèmes à résoudre. Une examination sérieuse des catégories de l’existence se doit alors d’explorer ce processus d’orientation et de relation au monde, et ne pas se limiter aux propriétés sensorielles des objets. Cela n’est pas une assertion sentimentale anti-scientifique, mais un constat inévitable qui provient de l’étude des sciences cognitives et de la perception, même des objets les plus simples.

Pensons à une chaise, d'où puise-t-elle sa réalité? Ce n’est pas de ses caractéristiques objectives extrinsèques puisque deux chaises pourraient ne rien partager en commun mis à part le fait qu’elles permettent une place pour s’asseoir. L’étude des propriétés objectives de la chaise est précédée par une relation directe et participative avec le potentiel du monde qui implique notre corps, et la psychologie du développement montre clairement que les catégories de l’enfant ne sont d’abord que des réactions motrices: la bouteille serait donc “objet pour boire pour lequel je dois ouvrir ma main”.[3] Ce sont en partie ces observations qui poussent Dr. Peterson à parler du monde comme “un forum pour l’action” replaçant l’Homme en contact immédiat avec le monde. Cette relation directe pourrait alors se manifester comme une expérience d’instabilité chaotique ou d’une stabilité ordonnée. Si Dr. Peterson est satisfait de ne donner qu’une carte de l'expérience humaine, ne sentant pas la nécessité de l’élever officiellement à une carte de la réalité, Matthieu Pageau, lui, met au clair dans son livre qu’il présente une métaphysique: la structure de la réalité. De cette perspective métaphysique qui observe la phénoménologie comme une réflection des principes cosmiques, on pourrait parler des catégories d’espace et du temps.

La structure d’interpretation

Un léger problème émerge lorsqu’on se contente de dire que nous sommes en contact direct avec le monde: ce dernier est d’une complexité si énorme que l’appréhender en entier serait fatal pour toute créature. C’est pour cette raison que tout organisme et agent dans le monde contraint cette complexité par une structure d'interprétation (qui est intimement liée avec le corps de cet organisme) qui à la fois limite ses interactions possibles et en permet d’autres. Dr. Peterson a alors fait de cette structure d'interprétation son objet d’étude: il est évident que nous interprétons le monde différemment, mais existerait-il une constance dans le processus d’interprétation que nous partageons tous?

Il est important de rappeler que nous vivons dans la temporalité, ce qui est une constance de la structure de notre existence: on n’est pas uniquement identique à nous même, mais on devient. On devient toujours quelqu’un, même si cet “idéal” n’est pas toujours examiné et rendu conscient. La structure de notre existence dans le monde est donc toujours dirigée par un but, et les récents modèles en sciences cognitives nous parlent du rôle de la conscience comme étant de prédire son environnement: les buts qui nous dirigent seraient donc une tentative de la part de l’agent de prédire correctement les vicissitudes du temps, afin de bien s’orienter.[4] Dr. Peterson est néanmoins hésitant sur l’usage du terme “prédiction” en raison des connotations informatiques qui insinuerait que le but qui nous anime ne serait qu’un calcul de probabilité basé sur des données, ce qui serait impossible tant elles sont nombreuses.

La vision alternative que propose Dr. Peterson est bien plus fidèle à notre expérience: nous sommes motivés par un but, et c’est par un désir (Eros) pour cet idéal que nous bougeons dans le monde. De cette manière là, en s’appuyant sur les modèles cybernétiques mais en prenant également ses distances, Jordan Peterson présente la structure de notre existence dans le monde comme un mouvement motivé et animé vers un idéal. C’est donc selon les standards de cet idéal que les faits du monde seront jugés (et donc leur apparence dépendra de cet idéal, même si leurs caractéristiques sensorielles pourront être inchangées et objectives), en grande partie comme bon ou mauvais dépendamment de s’ils nous rapprochent ou nous éloignent de l’idéal.[5]

La psychologie est suffisante afin de prononcer que l’interaction de la psyché avec le monde extérieur nécessite une structure d'interprétation qui prend la forme d’un mouvement motivé vers un idéal aux yeux duquel les événements du monde acquièrent leurs valeurs. Si les évènements divergent de l’idéal en question, ils apparaissent comme mauvais et s’ils promettent la réalisation de l’idéal, ils apparaîtront au contraire comme bons. Lorsque l’idéal désiré n’est pas vraiment questionné par l'occurrence d’un événement contradictoire, mais au contraire est validé par les faits du monde, l’organisme n’a pas de raison de remettre en question ses plans et bénéficie donc d’une stabilité émotionnelle qu’il confond pour la norme de l’existence. Son système primordial et impulsif demeure inhibé, et il n y a pas d’alerte au prédateur: l’environnement est alors exploré et “prévisible”, tout se passe comme l’organisme l’a désiré (prédit) et le résultat est la stabilité. Cela protège contre les émotions négatives de peur et d’anxiété, et au contraire informe l’organisme qu’il est en contrôle.

Une critique qui pourrait être émise à ce stade serait à l’encontre d’une trop grande emphase sur la psychologie de l’individu, comme si chacun d’entre nous était individuellement responsable de ce processus de stabilité indépendamment de tous les autres. En ne prenant en compte que la perspective psychologique, on pourrait s’imaginer que chaque humain aurait les idéaux qu’il désire séparément des autres, et qu’il faudrait être bien autonome et responsable afin de bénéficier de la stabilité. Cette vision fait clairement défaut dans la mesure ou elle ne prend pas en compte la stabilité qui nous est offerte par la vie en communauté dans une culture établie. Le fait de vivre dans une maison où le Wi-Fi et l’électricité fonctionnent nous permet de bénéficier d’une stabilité, grâce à une technologie qui est le travail d’un autre, et sans laquelle on se reverrait frustré et ramené à un état plus primitif d’instabilité émotionnelle dont on avait oublié l’existence.

La culture implicitement partagée par une société offre également une stabilité à l’individu qui est souvent prise pour acquise. Dans un état de sauvagerie, une interaction entre deux personnes ne ressemble pas aux interactions civiles auxquelles nous sommes habitués à l’université ou au supermarché. En effet, sans la culture, rien ne garantit le partage d’idéaux auquel nous sommes habitués, et qui nous permet donc d’assumer que l’autre serait en grande partie “prévisible” (ne vas ni me voler, ni me manger, ni me tuer) et donc d’avoir une négociation ou discussion à la frontière de cet espace sécurisé. Cela n’est pas la norme. Il est donc crucial de se rappeler que le domaine du territoire connu et prévisible est également permis par la culture qui est partagée par les autres humains: même si tu réalises tes objectifs personnels professionnels et de perte de poids, tu serais loin d’être en espace sécurisé dans une terre hostile qui ne partage pas ta culture. Une telle proposition nous permet alors d’éloigner la notion d’un idéal d’une connotation exclusivement psychologique. En effet, l’idéal que nous allons individuellement désirer n’a pas son origine “uniquement dans notre tête” comme une psychologie vulgaire divorcée d’une métaphysique pourrait le suggérer. Ces idéaux là permettent également l’unification d’une culture, et sont constamment imités.

De ce fait, nous avons pu observer comment le territoire connu se manifeste à l’individu lorsque ses idéaux sont validés par les faits du monde, lui offrant donc une stabilité émotionnelle. Cependant, nous avons également vu que cette stabilité émotionnelle ne se limite pas à une affaire individuelle ou psychologique, mais nécessite un alignement des idéaux à différentes échelles. Un psychologue agnostique (donc souvent possédé par une métaphysique dont il est ignorant) devrait alors s’interroger sur le statut ontologique de ces idéaux là qui guident notre existence dans le monde, mais également guident l’existence de communautés et sociétés. C’est alors ici que la discussion du langage de la création trouve sa place.

La catégorie de l’espace: le bien?

Il est très intéressant d’apprendre au sujet de l’ordre et du territoire connu d’un point de vue psychologique puisque nous existons à cette échelle là. Cependant, sans une métaphysique qui offre une place à cette expérience humaine, il est difficile de la prendre au sérieux philosophiquement: le travail de Matthieu Pageau au sujet des microcosmes et macrocosmes nous offre une solution élégante. Le territoire connu serait alors l'expérience du domaine métaphysique de l’espace à l’échelle humaine. Ce dernier décrit l’espace comme la rencontre entre le ciel et la terre: un but et le potentiel — que ce soit à l’échelle individuelle, communautaire ou même celle d’un objet (un verre fonctionnel serait une manifestation de l’espace en raison de son potentiel qui est propice à son but).[6] Ou pourrions-nous alors trouver une différence avec la grammaire symbolique que présente Dr. Peterson?

Comme on a pu le voir, Dr. Peterson dérive ses catégories du champ de l'expérience et c’est à l'expérience de la stabilité (et donc de l’espace) qu’il attribue le symbole du masculin, du père: il n’affirme pas explicitement que derrière cet ordre qui se manifeste existerait le domaine métaphysique du ciel qui contraint toutes les manifestations. Cependant, on peut l’entendre souvent parler du rôle de l’Homme qui, à l’image de Dieu, a pour responsabilité d’imposer l’ordre au chaos et au potentiel de l'existence: avec un tel discours, c’est au ciel et à la terre qu’il ferait référence mais en utilisant le même vocabulaire qu’il utiliserait pour désigner l’espace et le temps. C’est précisément à cette jonction que le travail de Matthieu Pageau permet d’apporter un certain discernement en s'appuyant sur le microcosme du Jardin d’Eden à l’intérieur duquel Adam incarnerait le principe du ciel, alors que l’arbre incarnerait le rôle de l’espace.[7] Une claire distinction conceptuelle est alors faite entre le domaine métaphysique des noms et des buts d’un côté (Le ciel, masuclin), et le domaine métaphysique de l’incarnation stable de ces noms d’un autre (généralement l'arbre, mais peut-être également représenté comme masculin lorsqu’il est uniquement comparé au temps). Même si Dr. Peterson ne met pas au clair cette distinction, ses réflexions au sujet de l’espace demeurent très fructueuses lorsqu’elles sont alliés à la clarté conceptuelle du Langage de la Création.

En effet, Matthieu Pageau définit le péché comme étant l’échec de la rencontre entre le ciel et la terre, lorsque nous ratons notre trajectoire, lorsque notre plan n’est pas le bon et les faits de la terre nous le font savoir.[8] Si on suit ce raisonnement, l’espace étant le succès de cette rencontre ne peut qu’être associé au “bien”, et cette description serait fidèle à la réaction qui est faite inconsciemment par notre corps: cette rencontre réussie est vécue comme bonne et juste (et inversement lorsque ce n’est pas le cas). Mais cela n’est pas toute l’histoire. De son côté, Dr. Peterson présente le territoire connu comme étant ambivalent: il présente “le tyran” et “le bon père” comme les manifestations opposées de l’espace.[9] Le tyran serait donc à la tête d’un espace caractérisé par un excès d’ordre insistant sur la nécessité que tout le monde le suive, refusant toute manifestation contraire et questionnement. Il n’existe personne de plus haut que lui, et donc tout questionnement de son autorité est éliminé. Quant au “bon père”, il ne serait pas l’origine de l’espace sur lequel il règne, mais au contraire reconnaîtrait qu’il a reçu cette responsabilité d’une autorité plus haute à laquelle il se soumet également.

Examinons l'exemple d’un vol réussi: les plans ont bien été validés par les faits du monde mais il serait vraiment difficile de parler du “bien” dans ce contexte. Un espace a été établi il est vrai, mais afin qu’un vol soit réussi on peut constater la nécessité qu’il soit exécuté “dans le noir”, à l’abris des authorités plus hautes donnant naissance à un espace qui ressemblera à un complot plutot qu’à un marriage. Dans le cas d’un braquage de banque réussi, il y aura même l’usage de la violence et la compulsion afin de forcer cette rencontre entre le ciel et la terre. Comment pouvons-nous donc penser ces espaces-là lorsque l’espace en lui-même est associé au bien? L'exemple du vol nous montre qu’il serait important de considérer la catégorie des espaces qui sont artificiels et pervertis, et les différencier d’un espace organique. Ces espaces seront caractérisés par une rencontre forcée entre le ciel et la terre qui se renferme sur elle-même en essayant d’exister indépendamment des niveaux plus hauts dont elle puise sa réalité. D’une certaine manière, on pourrait voir que ces “espaces” ne sont qu'illusions au final, et n’ont pas la stabilité et la participation dans l'éternité que le réel espace provenant de l’arbre de la vie offre. Rappelons-nous de St. Jean le Baptiste qui nous dit que tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu.

La tâche de discernement entre l’espace et ses perversions devient alors d’une importance majeure. Tout d’abord, la différence est palpable dans la mesure ou l’espace qui n’a pas été forcé n’a ni besoin de se cacher des autorités plus hautes, ni d’exercer une compulsion et violence sur les sujets plus bas. En plus de ces indications apparentes, c’est surtout la raison pour laquelle ces espaces sont bâtis qui est importante afin de les distinguer.

Pourquoi forcerait-on un espace? Il serait important de rappeler la situation naturelle du monde qui nous entoure. Matthieu Pageau et Dr. Peterson s’accordent tous deux sur le fait que la situation naturelle est l’une de chaos et de confusion: à l’échelle individuelle, l’anxiété et la peur de l’inconnu précèdent la stabilité qui n’existe qu’après exploration active et courageuse (pensons à un enfant). A l’échelle cosmique, les eaux ont précédé le travail qui a donné naissance à la terre sèche pour les séparer. Adam ne baigne plus dans la capacité de nommer correctement les animaux (établir l’espace): le sol est désormais maudit sous ses pieds, et il ne peut que manger à la sueur de son front. De ce fait, il n’est pas une surprise que les librairies et les réseaux sociaux soient aujourd’hui remplis de personnes et d’écrits qui prônent la productivité, la discipline et le travail. Se prendre en main et travailler devient alors la clé afin que tout aille bien, et il est vraiment difficile de ne pas céder à ce désir de sécurité face au monde qui paraît si hostile. Mais c’est précisément ce but qui va finir par se heurter aux conditions inévitables de l’existence. Tout ne va pas aller bien: la vieillesse, les maladies et la mort nous attendent tous, et c’est une acceptation de notre vulnérabilité et dépendance qui est demandée dès lors, non pas un désir d’établir l’espace et de résoudre un problème. La connaissance du mal et du bien qui ont précédé cette chute nous ont permis de connaître le confort qui vient avec l'espace, et l'anxiété de son absence. Nombreux finissent donc par se diriger consciemment vers cette expérience du bien et de la sécurité, essayant de minimiser à tout prix toute expérience du mal. D’une certaine manière, la “connaissance du bien” qui suit le fruit interdit inverse le rôle du “bien” dans la création lorsque la sécurité et la stabilité qu’il offre deviennent une fin en soi. Les pensées transhumanistes incarnent parfaitement ce refus de la “branche du mal” et ont été empoisonnés par leur “connaissance du bien” jusqu’à penser qu’ils pourraient vaincre la mort et la faiblesse humaine.

Si l’on pense à notre sauveur Jésus Christ, il nous dit que son fardeau est léger et doux, et donc le chemin qu’Il nous montre n’est pas celui d’un travail intense qui se soucie des semaines à venir en perpétuelle anxiété. Il nous dit aussi qu’Il n’a pas d’endroit où reposer sa tête, et donc n’établit pas l’espace afin de s’y reposer et d’y sentir la sécurité et le confort. Inutile de mentionner qu’Il n’était pas non plus un hédoniste ni un hippie, en insistant qu’il ne disparaîtra de la loi pas un seul iota. On pourrait donc dire que l’espace en lui-même va être l'expérience du bien, mais notre rôle dans l’existence n’est pas juste de se baigner dans le bien, de savoir que c’est bien, et d’être ravi de notre réflexion lorsqu’on interagit avec l’espace connu. L’espace représente donc la branche du bien, mais uniquement lorsqu’il est établi par un sacrifice de soi, et il est au contraire perverti lorsque la connaissance du bien le transforme en un but ultime en soi.

Conclusion:

On a donc parcouru un long chemin accompagné de ces deux penseurs qui se complètent dans leurs traitements de la psychologie et la métaphysique. À l’aide du travail psychologique de Dr. Peterson, on peut vraiment voir pourquoi l’espace serait intimement relié à l'expérience du bien. Lorsque nos plans ne sont pas remis en question par les faits du monde, mais au contraire sont validés, la sécurité et même parfois l’enthousiasme règnent. Cependant, le risque serait de tomber amoureux de cette expérience et de vouloir à tout prix la répliquer afin de ne plus avoir affaire à l’incertitude et au chaos de l’existence. C’est souvent d’un tel désir que provient la motivation de travailler énormément et de tout planifier, espérant garder le chaos à distance, mais ce n’est qu’une solution temporaire. Et plus le délai est long, plus le retour à la réalité va être dur comme le Pharaon peut en témoigner.

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[1] Peterson, Jordan. The Language of Creation | Matthieu Pageau | EP 292 https://www.youtube.com/watch?v=8R-vkbxX8r4&t=1357s

[2] Peterson, Jordan “Maps of Meaning: The Architecture of Belief” à 2, Routledge, 1999

[3] Peterson, Jordan “Maps of Meaning: The Architecture of Belief” à 27, Routledge, 1999

[4] “Predictive processing and relevance realization: exploring convergent solutions to the frame problem” (Andersen et al. 2022), Phenomenology and the Cognitive Sciences.

[5] Peterson, Jordan “Maps of Meaning: The Architecture of Belief” à 37, Routledge, 1999

[6] Pageau, Matthieu “The language of Creation: Cosmic Symbolism in Genesis: A commentary”, 2018

[7] Pageau, Matthieu “The language of Creation: Cosmic Symbolism in Genesis: A commentary” à 203, 2018

[8]  Pageau, Matthieu “The language of Creation: Cosmic Symbolism in Genesis: A commentary” à 219, 2018

[9] Peterson, Jordan “Maps of Meaning: The Architecture of Belief” à 187, Routledge, 1999

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