Récupérer la plausibilité du Monde Symbolique

Georges EliasSymbolic World Icon
November 7, 2023

Introduction

Il n’est un mystère pour personne aujourd’hui que la vision d’un monde vivant et enchanté, un monde symbolique, est loin d’être partagée par la majorité. En effet, d’un point de vue intellectuel, cette position a souvent souffert du pouvoir d’articulation de la pensée réductionniste et de son usage de la science. Aujourd’hui, “le Monde” qui nous est “vendu” pourrait être décrit comme une infinité de processus objectifs et mécaniques dont l’existence est complètement indépendante de la notre. Quant à la vision de l’Homme, elle serait réduite à un résultat de 3.5 milliards d’années d’évolution qui font de l’Homme une espèce comme une autre, à quelques gènes près d’être un chimpanzé. Quant aux composants de l'expérience avec lesquels nous vivons chaque jour (la souffrance, le plaisir, l'expérience des couleurs), ils sont souvent considérés comme étant subjectifs au mieux, et certainement pas des critères épistémologiques valables dans la quête de la vérité.

Or, si l’imposante carrure du géant scientifique matérialiste était suffisante pour mettre de côté les composants de l'expérience dans les siècles précédents, les fruits de ce même géant là ont commencé à nous diriger vers un changement d’ontologie. En effet, aujourd’hui être adhérent à l'ontologie proposée plus haut sous prétexte d’être scientifiquement orienté est devenu une contradiction. Les découvertes en physique, en sciences cognitives et même en biologie pointent vers un monde qui s’avère être celui que la religion a toujours traité auparavant.

Ainsi, le but de cet article est de présenter la plausibilité du postulat d’un monde symbolique à un temps où la science est plus avancée qu’elle ne l’a jamais été. Maintenant, changer sa perception du monde ne peut être effectué au niveau explicité des inférences et des arguments, donc cet article n’a pas pour prétention de vouloir engendrer un tel changement qui, de nature, est existentiel, religieux. Cependant, il est clair que le pouvoir des mots n’est pas à sous-estimer et que souvent, de bonnes paroles peuvent catalyser une transformation qui n’attendait qu’à aboutir.

Discussion sur la conception du réel

Aujourd’hui, métaphores et symboles sont banalisés et compris comme figures de styles, procédés littéraires que l’auteur emploie afin d’embellir son texte, une ornementation en quelque sorte. De ce fait, mythes et poèmes sont loin d’être regardés comme des façons d’accéder à la réalité, mais uniquement comme des productions littéraires ou artistiques qui s'adressent à une catégorie précise de la population. De ce fait, la notion que la structure de la Réalité est symbolique, et que ces symboles seraient le langage de la Création elle-même, est loin d’être plausible, et ce même pour un nombre de personnes qui se qualifient comme étant religieuses.

Il est important de comprendre que lorsque nous mentionnons le monde symbolique, nous ne cherchons pas à imposer une fantaisie qui nous distrairait de la souffrance et difficulté du monde. Au contraire, il s’agit d’une description de l’Être tel qu’Il se manifeste à nous, sans vouloir projeter du sens qui ne nous rapprocherait pas de la Réalité. Le psychologue Suisse Carl Gustav Jung pensait que nous ne “possédons” pas d’idées métaphysiques, mais plutôt que nous sommes “possédés” par elles. Aujourd’hui, le contexte historique cité plus haut fait que les “idées” que nous incarnons ne semblent pas être à la hauteur de leur tâche: transcender l’illusion et nous connecter au Réel. Comme John Vervaeke le propose dans sa série “Awakening from the Meaning Crisis”, il existe des problèmes existentiels auxquels l’Homme a toujours dû faire face (On pourrait voir ces problèmes là comme étant le résultat de la chute), mais les nombreuses solutions développées ont aujourd’hui perdu leur plausibilité.[1] Ainsi, en intégrant découvertes scientifiques et pensée religieuse, cet article vise à adresser ce contexte particulier et cette perte de viabilité.

Sans nécessairement entrer dans les détails, les nouvelles découvertes en physique semblent être un bon point de départ pour l’argument en question. En effet, nombreuses expériences attestent aujourd’hui à l’influence de l’observateur sur l’objet observé, remettant ainsi en question la notion d’un réalisme naïf (La notion que le monde existerait simplement indépendamment de l’Homme)[2].

De plus, en explorant davantage le domaine physique, il semblerait qu’à l’échelle microscopique, il n’existerait que du potentiel pour exister, et non pas d’un monde déjà formé et organisé attendant uniquement que l’on ne pose notre regard dessus (comme le ferait croire une vision mécanique).

Ces découvertes là, répliquées à multiples reprises, remettent largement en question les conceptions d’un monde matériel objectif qui serait accessible par les mathématiques et la science, sans aucune nécessité de contact ou même de transformation personnelle.[3]

En effet, les identités et formes qui se manifestent dans notre champ de perception ne peuvent être dérivées “du monde matériel indépendant” puisque la seule façon de conceptualiser ce dernier en dehors de nos perceptions serait “potentiel chaotique non informé”. Si “la Réalité” n’est pas à trouver dans le mythe d’un inaccessible “monde objectif” à travers les méthodes scientifiques, vers ou faut-il donc s’orienter?

L’incapacité d’expliquer l’existence d’identités et de formes à travers le “monde matériel objectif” (qui est un concept en soi; on n'éprouve jamais un monde matériel) nous oriente vers une conception de la perception comme un act créatif et non pas une réception passive d’objectivité. Il s’agit de la première étape primordiale afin de retrouver le monde symbolique: la compréhension que la perception participe fondamentalement à la création du monde.

Aujourd’hui, il serait peut-être difficile d’accepter l'expérience et la phénoménologie comme étant des critères fiables pour la recherche de la vérité, puisque la perception est souvent vue comme acte subjectif. Il est important de comprendre les forces d’une telle critique puisqu'il existe toujours, lorsqu’on se dirige vers une expérience phénoménologique, le risque de tomber dans un romantisme décadent: un monde où les valeurs et la vérité de chacun s’imposent sur un monde chaotique.[4] Afin d’adresser cette critique, la deuxième étape s’appuie sur les découvertes scientifiques à propos de la perception.

Si la vision d’un monde objectif qui serait épuisé par la science est inadéquate et nous dirige vers la phénoménologie, nous devons d’expliquer que la perception n’est pas une réception passive ni une projection de la subjectivité mais permet réellement le contact avec le Réel. La notion de “Relevance Realization” (Réalisation de l’approprié) développée par John Vervaeke nous sera de grande aide.

Paradoxalement, ce sont les études en intelligence artificielle qui ont permis de mettre en lumière la complexité de l'acte perceptif, qu’on croyait beaucoup plus simple auparavant. Construire une machine qui puisse se déplacer dans le monde s’est avéré être beaucoup plus compliqué qu’un algorithme ou un système formel de calcul ne puisse gérer: l’immense complexité de l’environnement ne peut être restreinte aisément. En effet, mathématiquement il existe une infinité d'informations dans le monde à chaque instant, excluant d’emblée une idée simpliste de réception passive du monde.[5] Constatons comment cela est aligné avec le postulat à priori que “le monde en dehors de notre perception” est chaos.

Comment fait-on alors pour être dans le monde sans être constamment submergés par l’infini? Il s’avère que l’on doit cela à notre faculté de réaliser à chaque instant les informations appropriées, ignorant ainsi tout ce qui n’est pas nécessaire. Cette réalisation est fondamentalement liée à un souci que nous avons pour notre existence, ou même l’Existence: nous ne sommes pas indifférents à l’information que l’on rencontre comme pourrait l’être une calculatrice ou un ordinateur. Nous nous en soucions.

Cela implique donc différentes choses: Le monde n’existe pas indépendamment, en attente de notre perception passive, mais nous n’imposons pas non plus notre subjectivité ou notre propre vérité, puisque la “réalisation de l’approprié” (Relevance Realization) n’est pas une faculté que je possède en moi, mais plutôt une capacité inhérente à la relation entre le Monde et Moi.[6] De ce fait, la perception n’est donc pas un acte subjectif mais plutôt un acte de co-création du monde auquel nous participons. C’est de cette relation profonde avec “l’extérieur” que des identités (Des affordances) vont se manifester dépendamment de leurs relations avec mes objectifs en tant qu’être incarné.

Ainsi, le neuroscientifique Gibson affirme que les affordances et identités avec lesquelles nous interagissons sont des implications à l’action, des "telos" sensés et non pas des “choses objectives".[7] Qu’y a-t-il en commun “physiquement et objectivement” entre une chaise en bois et une chaise plus contemporaine faite de différents matériaux et avec un design différent? La seule chose en commun semble être le fait qu’elles nous offrent une place pour s’asseoir. L’idée qu’il existerait des objets autosuffisants qui n’attendent qu’à être perçus s’avère être loin de la réalité de nos perceptions. Le concept d’objet est déduit de l’implication à l’action, et non pas le contraire, et c’est ainsi que l’évolution nous a accouplée au réel.

De ce fait, scientifiquement, tout ce que l’être humain fait dépend de cette primordiale capacité de réaliser ce qui est approprié à sa situation. Il est important de comprendre que cette capacité n’est pas sous notre contrôle conscient (elle ne vient pas de la tête) mais dépend de ce dont nous nous soucions le plus à l’intérieur (on pourrait dire du cœur).

Si nous récapitulons les arguments présentés jusqu’à présent: l’indispensabilité de l’intelligence humaine à l’existence du monde met d’emblée de côté le mythe d’un monde détaché et objectif qu’on ne pourrait atteindre que par la “certitude” des méthodes scientifiques. Comprendre que la perception n’est ni réception passive ni imposition sur toile vide mais plutôt un acte de participation dans la réalisation et création du monde est loin d’être sans implication. En effet, le domaine de notre expérience (les goûts, les couleurs …) peut être donc décrit comme étant “transjectif”: ce n’est ni ma subjectivité, ni une objectivité hypothétique, mais la relation entre “l’agent” et l’arène qui permet l’existence d’identités en tant que sens et signification.

Biologiquement, la meilleure définition du réel semblerait être ce à quoi nous nous sommes adaptés. Si l'évolution nous permet de percevoir un monde d’affordances et d’identités en tant qu’implications à l’action et telos, il serait nécessaire pour un scientifique même d’accepter que le domaine du réel se trouve dans ce couplage de l’intelligence humaine et du monde, du ciel et de la terre.

Le Symbolisme

On pourrait dire que Martin Heidegger essayait justement de revenir à cette vision en introduisant “Being-In-The-World” et le soin et la sollicitude (Care) comme étant les primordiales approches au Monde.[8] La primauté de la question de l’Être est mise en avant dans ses écrits puisqu’il observe les nuages d’abstractions troubler notre vision jusqu’à en oublier notre expérience avec le monde. De ce fait, comment le christianisme et le symbolisme chrétien seront-ils d’aide afin de nous connecter au Monde, et au Bien, au Beau, et au Vrai qui en découlent?

Une fois que le réel n’est plus recherché dans le mythe du monde objectif, mais plutôt dans une arène dans laquelle nous participons, la notion de symbole regagne tout son sens. En effet, le postulat du symbolisme chrétien est que chaque identité qui se manifeste à nous serait un symbole. Ayant déjà vu que les identités se manifestent à nous en impliquant des actions et un telos, il est donc possible de voir chaque identité particulière comme étant une instanciation et incarnation d’un “telos” (dire qu’il s’agit d'instanciations d’une “forme abstraite” serait de passer à côté de la nature des identités comme impliquant des actions à un être incarné).[9] Les instanciations particulières incarnent donc leur “telos” à différents degrés: une lampe est mauvaise si elle ne s’allume pas en raison d’un manque de batterie, on pourrait dire que son corps n’est pas soumis parfaitement à son but en tant qu’objet illuminant dans cette situation.

Il est important de comprendre que les identités, et donc les symboles, qui se manifestent à nous dépendent fondamentalement de notre attention, nos objectifs, ce dont nous nous soucions le plus. Si “le monde ne te sourit pas”, il serait judicieux de penser que tu te soucies des mauvaises choses et a peut-être de mauvais objectifs, au lieu d’oser supposer l’injustice et le mal inhérent à la structure du monde (conclusion peu pratique pour le futur). Et c’est ici où l’importance du Christianisme est la plus claire. En effet, le monde dans lequel nous participons dépend en grande partie de ce dont nous nous soucions, de nos buts. La question qui suit est inévitablement: de quoi devrais-je me soucier afin de participer au monde de la façon la plus significative possible?

Cette question est identique à la question de la valeur suprême, la valeur ultime, mais le terme “valeur” ne semble pas faire justice à l'expérience incarnée de la situation. En effet, le monde se manifeste dépendamment de nos soucis profonds, mais dire que cela dépend de “notre hiérarchie de valeurs” pourrait impliquer que nous “possédions” ces valeurs là et les “contrôlions”. Cependant, ce dont nous nous soucions, nos idéaux, semblent nous attirer vers eux de manière active, ils ont notre attention, notre souci, et forment les identités qui se manifestent à nous.

De ce fait, ce dont nous nous soucions pourrait être mieux décrit comme une personnalité idéale à laquelle nous nous soumettons humblement dans l’espoir de l’imiter de la meilleure manière possible. Et c’est cela que la notion d’adoration implique dans la Tradition Chrétienne: un sacrifice du corps et de l’attention au Christ, et c’est de Lui que tous les autres idéaux qui pourraient être tentants couleront à leur juste place dans la hiérarchie.

En revenant à une notion du Réel impliquant un contact profond avec le monde, on voit que l’adoration et la vénération sont la précondition pour la manifestation de quelconque identité. Des mots comme “attention” “souci” et “valeurs” sont extrêmement utiles afin de faire face aux facteurs historiques qui ont éliminé toute plausibilité aux termes religieux, mais au final, ils devraient servir de pointeurs aux modes d’existence qui représentent plus fidèlement la réalité de la situation. En effet l’adoration présuppose une relation avec le plus haut auquel nous sacrifions et auquel nous nous soumettons. La notion de “foi” a également sa place ici, puisqu’il est impossible de “savoir” si cet idéal est le bon ou pas, puisque l’adoration est la précondition pour l’existence du savoir, formant déjà le nexus d’information qui sera disponible.

Cependant, il est intéressant de constater qu’après avoir conceptualisé “la transjectivité” de notre relation avec le Monde, certains penseurs ne viennent pas nécessairement à une conclusion Chrétienne. John Vervaeke pourrait être pris en exemple, au vu de son développement extensif du symbole, sans pour autant lui accorder le statut métaphysique du symbolisme chrétien. En effet, il définit le symbole comme étant participatif dans sa nature, et c’est cette propriété qui le différencie du signe.[10] En effet le logo d’un restaurant ou l’emblème d’une pharmacie (qu’on observe partout dans nos villes) sont des signes dans la mesure ou ils nous communiquent uniquement une information qu’on pourra comprendre: je comprends que l’emblème de la pharmacie signifie qu’il y en a une, mais sans pour autant me faire participer à l’existence de la pharmacie.

Le symbole quant à lui, me permet de participer au telos et aux idéaux qu’il incarne à travers son existence en tant que manifestation particulière. Participer à un baiser avec son autre moitié permet de participer à la “Forme de L’Amour” à travers la particularité et la spécificité de l’acte.[11] De ce fait, le symbole pour John joue un rôle indispensable afin de transcender des présuppositions et des catégories insuffisantes: il permet d’accéder à des expériences différentes changeant ainsi les identités qui se manifestent. De ce fait, l’importance d’une participation symbolique avec le monde n’est pas remise en question pour John, mais le guide pour autant à d’autres conclusions qu’il partage avec différents penseurs.

Si la participation symbolique est vue comme étant nécessaire afin d’être connecté aux profondeurs du Réel, elle est considérée comme étant transcendante par rapport aux symboles particuliers. En effet, pour Jung et pour Vervaeke, un symbole n’en est un que s’il permet la participation symbolique, la transcendance de l’illusion et la connexion, et il serait difficile de contredire cet argument. De ce fait, ils considèrent qu’il serait notre responsabilité de renouveler les mythes et les symboles qui y participent en fonction des temps afin de permettre aux individus de garder cette connexion au transcendant qui serait le but de la participation symbolique.

Ils observent tous deux une indéniable et conséquente perte en numinosité des symboles chrétiens, exemplifiée par le manque de connexion qu’un grand nombre de personnes ressentent lors des rituels de l’église. Dans ces cas-là, un attachement dogmatique à l’histoire, malgré le manque de participation symbolique à travers celle-ci, est considéré comme une confusion et transformation des icônes en idoles. Quelle solution existerait-il alors à cette perte de connexion avec les symboles chrétiens qui est si fréquente aujourd’hui?

De son côté, Jung a opté pour l'exploration de l’âme de ses patients afin de comprendre les symboles particuliers qui leur offrent une connexion profonde avec ce qu’il appellerait “les archétypes" (Mandala, Quaternaires etc.).[12] John, lui, propose un renouvellement des mythes et une abondance de ces derniers afin de permettre à un maximum d'individus la participation symbolique qui leur manque.[13]

Si la transcendance et la connexion qu’éprouve l’individu sont d’ultime importance, ce n’est pas pour autant que l’aspect communautaire pourrait être négligé. En effet, si chacun trouvait des symboles qui lui permettraient de se sentir connecté, sans pour autant les partager avec les autres, c’est une grande partie de l'expérience qui serait délaissée: la communion et l’attention conjointe que procure une communauté.

En effet, il n’est pas suffisant d’apprécier l’importance de la participation symbolique en tant que concept abstrait, puisque celle-ci se doit d’être accessible à travers des symboles particuliers. De ce fait, le critère à prendre en compte n’est pas uniquement si l’individu accède à la participation symbolique, mais si cet accès là est également en faveur de la formation d’une communauté. Comme dans toute communauté, il est donc dans la responsabilité de chaque individu de sacrifier certaines de ses particularités au service du “tout” auquel il participe. En recommandant la recherche de participation symbolique qui arrange l’individu, il existe la graine d’une future fragmentation qui ne fera qu’empirer la crise de sens. Si l’on suit alors cet argument, il est attendu des personnes qui ont perdu cette participation symbolique avec les symboles chrétiens, non pas d’aller chercher ailleurs cette participation, mais au contraire plus profondément dans leur tradition. Afin de retrouver cette étincelle, un changement de monde est nécessaire, et c’est au service d’une telle transition que cet article se présente.

Conclusion

Ainsi, j’espère que cet article a pu rendre plus accessible le postulat que nous sommes faits à l’image de Dieu. En effet, nous avons vu que nous participons de manière créative à l’existence du Monde, et que cette co-création dépend de notre attention et souci, ou plus précisément de la direction de notre adoration. Adoration et foi sont intimement liées, et sont également liées à la soumission et au sacrifice du corps à un Être supérieur. Dans un monde plat uniquement atteignable par la certitude et la science, la notion de foi en un Être supérieur qui redonnera avec amour est complètement implausible. Cependant, dans un monde où nous participions à travers l’adoration, cette notion devient d’emblée plus plausible: le monde qui se manifeste à nous découle de l’Être que nous élevons (techniquement). On peut alors avoir une intuition de la manière dont Dieu donnera avec amour, si notre adoration est bien dirigée. Ceci dit, il semblerait que jamais il ne sera possible de “savoir” cela, à défaut de pouvoir le dire et l’écrire avec conviction: l’acte de foi existera toujours. Quant aux symboles qui vont participer à cette adoration et à cette foi, il n’est pas suffisant pour eux de toucher l’individu, mais de faire cela tout en le rapprochant d’une communion avec sa communauté. Si la compréhension séculière de la participation symbolique est très bénéfique dans certains aspects, il ne faut pas qu’elle oublie de s’orienter vers le but d’une communion humaine au service du plus haut.

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[1] “Ep. 36 - Awakening from the Meaning Crisis - Religio/Perennial Problems/Reverse Eng. Enlightenment” https://www.youtube.com/watch?v=48Ch2x3DrfM&list= PLND1JCRq8Vuh3f0P5qjrSdb5eC1ZfZwWJ&index=37&t=3s

[2] Gröblacher et al., “Observation of strong coupling between a micromechanical resonator and an optical cavity field”, 2009, Nature

[3] Kastrup, Bernardo “The Idea of the World: A Multi-Disciplinary Argument for the Mental Nature of Reality” à 94, John Hunt Publishing, 2019

[4] “ Ep. 23 - Awakening from the Meaning Crisis - Romanticism” https://www.youtube.com/watch?v=Noc1OH0CUBc&list=PLND1JCRq8Vuh3f0P5qjrSdb5eC1ZfZwWJ&index=23&t=1888s

[5] John Vervaeke et al., “Relevance Realization and the Emerging Framework in Cognitive Science”, Journal of Logic and Computation, 2012

[6] “Ep. 30 - Awakening from the Meaning Crisis - Relevance Realization Meets Dynamical Systems Theory” https://www.youtube.com/watch?v=Wex12GhUFqE&list=PLND1JCRq8Vuh3f0P5qjrSdb5eC1ZfZwWJ&index=31

[7] Gibson, James “Ecological Approach to Visual Perception”, Psychology Press Classic Editions, 1979

[8] Heidegger, Martin “Being and Time”, State University of New York Press, 1996 traduit par Joan Stambaugh

[9] Peterson, Jordan “Maps of Meaning: The Architecture of Belief” à 20, Routledge, 1999

[10] “Ep. 35 - Awakening from the Meaning Crisis - The Symbol, Sacredness, and the Sacred” https://www.youtube.com/watch?v=rpivf1SoEdc&list=PLND1JCRq8Vuh3f0P5qjrSdb5eC1ZfZwWJ&index=36

[11] “First Discussion: Symbols and Zombies” https://www.youtube.com/watch?v=uJBFSC-Ncbg&list=PLND1JCRq8Vuh3f0P5qjrSdb5eC1ZfZwWJ&index=27

[12] Jung, Carl “Psychology and Religion”, Yale University Press, 1938

[13] “Ep. 39 - Awakening from the Meaning Crisis - The Religion of No Religion” https://www.youtube.com/watch?v=440NV0eer00&list=PLND1JCRq8Vuh3f0P5qjrSdb5eC1ZfZwWJ&index=40

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